NORMAN EST VU COMME UNE VICTIME DES CHASSEURS DE SORCIÈRES AMÉRICAINS

par WILLIAM STEVENSON

Correspondant du Star

[ Memorial meeting for Norman in Japan following his death ]

Commémoration en l'honneur de Norman au Japon à la suite de sa mort, Inconnu, 1957, University of British Columbia Library, Rare Books and Special Collections, BC 1860-010

Hong Kong, le 4 avril – L'ambassadeur canadien, Herbert Norman, qui s’est enlevé la vie au Caire aujourd’hui, était déjà vu par les diplomates en Extrême-Orient comme une victime des chasseurs de sorcières américains.

Un expert brillant sur le Japon, qui a donné de sages conseils au général MacArthur pendant son mandat comme chef de la mission canadienne à Tokyo, M. Norman avait été envoyé en Nouvelle-Zélande comme Haut-commissaire du Canada après que son nom ait été traîné dans la boue par Washington lors de séances du comité sur la sécurité interne il y a cinq ans.

Les diplomates occidentaux, qui respectaient grandement l’intégrité et les capacités de M. Norman, voyaient cela comme un exil temporaire des cercles plus importants, et l’opinion générale était qu’Ottawa mettait sur les tablettes un de ses meilleurs fonctionnaires des Affaires extérieures en réponse à la pression américaine.

Norman était arrivé au Caire en août dernier au cœur de la Crise de Suez et il m’avait dit : « C’est simplement trop facile pour les esprits de s’échauffer dans cette atmosphère. Le Canada a la responsabilité d’écouter les deux côtés au Moyen-Orient. »

Il était par-dessus tout un humaniste et il sympathisait avec les peuples qui, à cause de désastres naturels, de pauvreté nationale ou de longues périodes d’oppression, avaient perdu le pouvoir d’exprimer avec vigueur leurs propres aspirations.

Il a dit au sujet de l’Égypte : « Vous ne pouvez rejeter les arguments des hommes simplement parce qu’ils sont mal vêtus, qu’ils mangent avec leurs doigts ou qu’ils pensent différemment de vous. »

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Source: William Stevenson, "Norman est vu comme une victime des chasseurs de sorcières américains," Toronto Daily Star, 4 avril 1957

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