Regard sur les ruées vers l’or

[ Gold mining operation on Bonanza Creek ]

Exploitation minière sur le ruisseau Bonanza, E.A. Hegg, 1898, Univ of Washington, Hegg 3027

Depuis des milliers d’années, avant même l’époque des pharaons, les humains accordent beaucoup d’importance à l’or et le recherchent activement. Dans les temps anciens comme aujourd’hui, l’or est le métal précieux auquel on attache la plus grande valeur. Il ne ternit et ne rouille jamais, et son riche éclat a suscité la convoitise et fait éclater bien des guerres. En cherchant sur le Web des photographies des trésors du tombeau du roi Toutankhamon, vous verrez ce que les habiles artisans égyptiens faisaient avec l’or il y a plus de 3300 ans. Deux types de gisements existent : l’or en roche dure et l’or placérien. Les gisements de roche dure sont des filons d’or que l’on retrouve dans des minéraux comme le quartz qui doivent être concassés pour en extraire le trésor, un processus trop coûteux pour être entrepris par de simples individus. L’or que l’on extrait de certains endroits du Canada comme Yellowknife et Kirkland Lake est de ce type et, habituellement, seule une société d’envergure peut investir l’argent nécessaire pour dynamiter puis sortir la roche avant de la concasser pour en extraire l’or.

L’autre type, l’or placérien, était auparavant emprisonné dans d’autres roches mais a été extrait au fil des ans par l’érosion ou par le passage de glaciers qui ont effrité la roche. Lorsque ces phénomènes se sont produits, la roche originale a été remplacée par le sable et les cailloux, laissant l’or pur au fond des ruisseaux ou emprisonné dans la boue et le gravier. L’or placérien est relativement facile à extraire. Tout ce que l’on doit faire, c’est de le laver à la batée pour voir s’il y en a en quantité suffisante pour justifier le travail. Pour ce faire, on utilise une batée ronde à fond plat, qui ressemble un peu à un wok chinois. On y met une pelletée de terre et de roche et on ajoute un peu d’eau, puis on fait tournoyer le tout de façon à ce que la terre et les roches passent par-dessus les rebords de la batée. S’il y a de l’or, il restera au fond de la batée. Vous trouverez sur ce site une photographie d’un prospecteur en train d’effectuer cette opération. On doit ensuite construire un sluice – vous trouverez plusieurs photographies de sluices sur ce site – dans lequel on fait circuler l’eau puis on y pellette de la terre aurifère. Lorsque la terre et les roches sont évacuées à l’autre bout, il ne reste plus qu’à arrêter l’eau et récupérer l’or. C’est comme ça que l’on exploitait les dépôts d’or placérien partout dans le monde, à la différence près qu’au Yukon, il fallait allumer des feux pour dégeler la terre avant de la passer au sluice puisque le sol y était gelé en permanence.

On a retrouvé de l’or placérien à la fois en Amérique du Nord et en Amérique du Sud, mais particulièrement dans les Rocheuses. Les conquistadors espagnols ont découvert que les Incas possédaient une immense quantité d’or et ont volé tout ce qu’ils ont pu trouver. D’autres ont cherché de l’or plus au nord le long des montagnes, et la première découverte aux États-Unis a eu lieu en 1849 à Sacramento, en Californie. Les prospecteurs ont continué à avancer vers le nord et ont trouvé de l’or en Colombie-Britannique dans les barres sableuses du fleuve Fraser en 1858. Plus au nord, la ville de Barkerville (à l’est de l’emplacement actuel de la ville de Quesnel) est devenue la capitale de l’or en Colombie-Britannique en 1862. Tant qu’il y a eu de l’or, la ville a été la plus importante de l’ouest du pays. Elle demeure une attraction touristique majeure. Dans les années 1870, il y a eu une ruée dans la région d’Omineca, dans le nord de la Colombie-Britannique.

La recherche d’or se poursuit sans arrêt depuis des milliers d’années et chaque fois qu’un dépôt majeur est découvert, une ruée se déclenche. Ce qui a rendu la ruée vers l’or du Klondike si spectaculaire, c’est l’énorme quantité d’or qui y a été trouvée. De plus, la découverte a eu lieu à l’époque de la pire récession économique dans l’histoire de l’Amérique du Nord et la perspective de faire rapidement fortune a attiré plusieurs hommes et femmes de partout sur le continent. Rapidement, en l’espace de quelques mois, Dawson est passée d’une flaque de boue à une ville pourvue de toutes les commodités modernes – même l’électricité et un réseau téléphonique. Les habitants n’étaient pas tous des mineurs; il y avait également des marchands, des policiers, des médecins, des avocats, des missionnaires, pour ne nommer que ceux-là. Il n’y avait pas non plus que des hommes : certains avaient amené avec eux leur femme et leurs enfants. Les femmes travaillaient à la maison, dans les salles de danse, les blanchisseries et certaines travaillaient même sur leurs propres concessions à titre de mineuses. C’est au Yukon qu’a eu lieu la plus importante et la dernière ruée vers l’or en sol nord-américain, et elle a eu lieu à l’extrémité de la chaîne des montagnes Rocheuses, là où la rivière Klondike se jette dans le fleuve Yukon. C’est là, à l’été de 1896, qu’une personne a fait la plus grande découverte en Amérique du Nord. Votre tâche est de déterminer qui était cette personne.

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