Sandy Cove

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La plus célèbre histoire racontée au sujet de Sandy Cove montre comment le village a pris soin d’une personne qui ne pouvait pas prendre soin d’elle-même. À l’été de 1866, George Albright, qui résidait près de la baie de Fundy, a trouvé un homme sur la plage, apparemment laissé là par un bateau à voiles. Ses jambes avaient été amputées au-dessus des genoux et il semblait incapable de parler. On l’a alors transporté dans une maison au village et les surveillants des pauvres de l’endroit ont été contactés pour obtenir du soutien. Il n’avait pas sur lui de lettres ou d’indice permettant de l’identifier, mais il semblait être étranger, alors il a été amené à Meteghan dans l’espoir qu’il réagirait à la langue française. Des affiches ont été postées à Halifax, Boston et même dans des pays plus lointains et plusieurs personnes sont venues le voir. Lorsqu’il est devenu évident qu’il resterait indéfiniment à la charge du comté, la province a accordé un salaire de deux dollars par semaine à la personne qui s’occuperait de lui. Plusieurs histoires à son sujet ont commencé à se répandre. Certains ont raconté qu’il parlait lorsqu’on le prenait par surprise, mais le seul mot qu’il arrivait à prononcer clairement ressemblait à « Jérôme » et c’est par ce nom qu’on le connaissait. Certains ont parlé d’un grand bateau qui aurait été aperçu à travers la brume lorsqu’il avait été laissé sur le rivage, d’autres ont parlé de mutinerie ou d’un héritier disparu. Un correspondant du Nouveau-Brunswick a maintenu qu’il s’agissait d’un bûcheron blessé qu’on aurait laissé en Nouvelle-Écosse pour ne pas qu’il soit un fardeau pour sa propre communauté. Il est mort en 1908 et a emporté son secret avec lui. Sur la plage de la baie de Fundy, on retrouve une très grosse roche noire, un endroit idéal pour les pique-niques estivaux, qui est aujourd’hui connue comme la roche de Jérôme.

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Source: Mary Kate Bull, "Sandy Cove" in Sandy Cove, (Hantsport, N.É.: Lancelot Press, 1978), 57-58.

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