Aurore - Le mystère de l'enfant martyre
   
 

Le Roi contre Marie-Anne Houde

[ Marie-Anne Houde entrant au palais de justice, La Presse (Montréal), ]

Le procès de Marie-Anne Houde débute deux mois après la mort de sa belle-fille, le mardi 13 avril 1920. Il se poursuit jusqu’au mercredi 21 avril, après une pause les 17 et 18 pour la fin de semaine. C’est l’honorable Louis-Philippe Pelletier qui préside ce terme des «Assises», comme on appelle couramment la Cour du banc du roi en juridiction criminelle. Cette session d’avril est particulièrement éprouvante pour ce juge – et d’autant plus pour les accusés qui se présentent devant lui, car en l’espace de quelques semaines, le juge Pelletier prononce trois condamnations à mort.

Les 15 et 16 avril représentent des journées marquantes dans le procès de la belle-mère d’Aurore puisque le juge et les jurés entendent les témoignages poignants des enfants de la famille Gagnon et cela devant une salle comble, le procès étant ouvert au public. Ces témoignages des mauvais traitements subis par Aurore sont accablants pour les avocats de Marie-Anne Houde qui adoptent en conséquence une nouvelle stratégie de défense. Les maîtres Francoeur et Lemieux comprennent qu’ils ne peuvent plus espérer convaincre les jurés de l’innocence de leur cliente, ou que la fillette ait pu mourir de causes naturelles. Ils décident par conséquent de plaider la folie et demandent à entendre le témoignage d’experts médicaux, spécialistes des troubles psychologiques. Cette demande leur est accordée lors de la deuxième semaine du procès.

La preuve de la couronne contre Marie-Anne Houde et la preuve de la défense sont parmi les éléments les plus révélateurs de ce site. Qu’est-ce qui aurait pu inciter cette femme à commettre les gestes abominables qui lui sont attribués par la sœur d’Aurore, Marie-Jeanne, ainsi que par son propre fils, Gérard? Et que pensez-vous des arguments de la défense selon lesquels Madame Houde souffrait d’une forme d’aliénation mentale, exacerbée par sa grossesse.

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