À QUEL AVENIR SOMMES-NOUS DESTINÉS?

Au rédacteur en chef du irish Canadian.
MONSIEUR – Vous vous êtes plaint à maintes reprises et à juste titre, [...] que les postes d’honneur et de confiance n’ont pas été assignés aux catholiques selon notre nombre et notre importance dans cette province; [...] Les facteurs premiers qui constituent les exigences permettant à une personne d’occuper une position de responsabilité publique sont l’honnêteté, l’intégrité et la culture mentale. Il va sans dire que quelqu’un qui est qualifié pour travailler dans un bureau public a de meilleures chances d’être élu que quelqu’un qui est incompétent. Pour ce qui est de l’honnêteté et de l’intégrité, le jeune Canadien irlandais en a autant que le descendant de toute autre nationalité; et peut-être dans les villes nos jeunes hommes ont-ils autant de culture mentale que les autres; mais dans les districts ruraux, si la différence dans la formation doit être considérée comme la norme, j’ose prédire que lorsque viendra le temps de l’avancement, notre jeune Canadien irlandais sera relégué au dernier rang, seulement parce qu’il ne s’est pas qualifié pour être au premier.

[...] Maintenant, supposez qu’une réunion publique soit organisée pour discuter quelque sujet de quelque importance générale, municipale ou législative, qui serait menée par de jeunes Canadiens écossais ou irlandais, il est aisé de deviner qui seront les orateurs et les dirigeants, et qui seront les auditeurs et les disciples muets du mouvement. Cet état de choses est des plus regrettables, car il est vrai que nos Canadiens irlandais sont naturellement pourvus d’un intellect bien supérieur à celui de leurs voisins d’autres nationalités, et ils n’ont besoin que d’une formation judicieuse pour les placer au sommet de l’échelle. Mais qui a jamais eu la chance d’atteindre une culture mentale, ou en déambulant dans les rues, ou en fréquentant les bars?

[...] La supériorité mentale de la race celtique est attestée par l’histoire de chaque nation de la surface de la planète aujourd’hui, et notre peuple au Canada n’a aucune excuse raisonnable qui permette qu’il soit entraîné malgré lui dans un proche avenir aux derniers rangs de la société. J’ai longtemps attendu dans l’espoir que quelqu’un de plus qualifié parlerait haut et fort à ce sujet, dont il est ici question, non pas dans un esprit de critique, mais de solution dans une certaine mesure – même cet hiver – et poserait les fondations d’une formation mentale qui nous placerait dans la position qui nous revient de droit. Je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments respectueux,

M. McQuaide.

Tuckersmith, 27 janvier 1880.

Source: M. McQuaide, "What Shall Be Our Future?," Irish Canadian, février 11, 1880.

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